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Premièrement, les événements nationaux et internationaux nous donnent raison: la cause du respect de notre environnement est non-seulement légitime, elle est devenue cruciale.1 On peut être heureux qu’autant de personnes se tournent enfin vers ces problématiques, ou écoeuré que cette prise de conscience arrive si tard.
Deuxièmement, les enjeux globaux et locaux sont connectés. Les petites associations comme l’Aère expriment, au niveau de leur territoire, les problématiques et les solutions nécessaires pour gérer certaines facettes de ce que l’on a pris l’habitude de nommer «crise environnementale».
A cet égard, la petitesse peut constituer un avantage puisque les membres sont proches du terrain; ils peuvent agir à une échelle qui échappe parfois aux grandes associations (Frapna, Greenpeace, etc) et se faire connaître par des canaux différents, parfois moins politisés. Cet angle d’action est donc complémentaire des nouvelles que vous recevez dans les grands médias.
1) Déjà bien avant le «réchauffement climatique», c’est-à-dire depuis la publication du premier rapport du Club de Rome en 1972, les causes environnementales ne manquaient pas: rejets toxiques dans les airs et dispersion de métaux lourds dans les eaux, bruit, centrales nucléaires, solidarité avec les victimes du pillage des ressources, ici comme au Tiers-monde.
Regroupement d’associations
Lors de la Vélorution de mai 2018, l’AERE avait rejoint un collectif de six associations-soeurs qui a uni ses forces pour concrétiser cet événement. Ce premier décembre, ce n’est pas moins d’une douzaine d’associations locales, du Pays de Gex à la Vallée Verte, en passant par Genève et Saint-Julien, qui se sont réunies à Annemasse pour parler spécifiquement des mobilités douces et du destin du vélo!
Nous escomptons coordonner nos calendriers d’action pour interpeller les autorités et unifier certaines démarches, comme le comptage des cyclistes sur l’ensemble de ce territoire en pleine mutation. Il est grand temps que les besoins des pendulaires, toujours plus nombreux, soient pris en compte dans leurs besoins quotidiens. Trop souvent encore, les décideurs considèrent la bicyclette sous l’angle des loisirs. Ils dépensent leur budget pour des voies vertes qui sont surtout utilisées le weekend (par exemple le long du lac d’Annecy), alors que les cyclistes qui ont le courage de se rendre fréquemment au travail en vélo se voient refuser des projets d’aménagements à cet effet. Il est pourtant démontré que c’est la présence des pistes et voies cyclables qui permet l’augmentation du nombre de cyclistes!
On peut donc se réjouir des perspectives qu’offre ce regroupement d’associations. Trois membres de l’Aère y participent. N’hésitez pas à nous rejoindre si vous souhaitez renforcer cet élan constructif!
Ne dites plus CEVA, dites LEX
En novembre à Genève et le 6 décembre à Saint-Pierre-en-Faucigny se tenaient des réunions publiques sur l’avènement du futur Léman-Express et ses conséquences pour la mobilité dans la région. Dès décembre 2019, trois lignes du L-EX desserviront respectivement Annecy, St-Gervais et Evian depuis Annemasse et Genève, mais le prix du billet n’est pas encore révélé.
Malgré l’évidente satisfaction des orateurs (Préfet, Conseiller départemental, responsables des transports), les personnes et associations présentes à St-Pierre ont émis des critiques sur les performances de la SNCF et des doutes quant à la qualité de la desserte du LEX (Léman-Express) au-delà de La Roche (la liaison avec St-Gervais n’aura pas été modernisée comme elle l’est jusqu’à La Roche-sur-Foron).
Côté positif, la fréquentation de la Voie-verte cyclable d’Annemasse aux Eaux-Vives qui passe au-dessus du L-EX (environ 400 cyclistes à l’heure aux heures de pointe si ma mémoire est bonne), aurait fait baisser le nombre de passagers du tram 12. Celui-ci était fort encombré. Ouf! Il est clair que le LEX représente un espoir pour le territoire Arve-Salève, dans la mesure où il renforcera, bien tardivement il est vrai, la très faible part des transports publics (actuellement 2% en Haute-Savoie) par rapport aux transports privés.
Un peu de verdure
Cet automne, Hélène quittait Reignier et l’Aère pour un voyage au-delà des mers. L’instigatrice des Incroyables Comestibles a laissé derrière elle un beau travail avec un bac d’aromatiques vers la pharmacie de la Pierre aux Fées et un magnifique jardin entre la rue du Môle et l’Ehpad ou maison de retraite.
Isabelle et son groupe local "IC" vont continuer cette action, avec et le soutien de la commission municipale Environnement. Un grand bravo à eux et rendez-vous au printemps!
https://lesincroyablescomestibles.fr/bienvenue-aux-incroyables-de-reignier-esery/
Coeur de ville
Cet automne, plusieurs réunions et une démarche de concertation organisée par un nouveau mandataire (le cabinet d'urbanisme «Patriarche») permettent d’espérer qu’un «coeur de ville» puisse enfin naître vers l’ancien Hôpital (Ehpad) et son parc. Là aussi, des membres de l’AERE ont été consultés ou ont participé à diverses réunions, en mettant l’accent sur les besoins d’espaces de convivialité et la cohérence des infrastructures pour les mobilités douces alentour.
Les conclusions de Patriarche convergent avec celles du premier groupe de réflexion pour l'occupation future du bâtiment: il s'agit de mixité entre espaces de bureau, logements, espaces publics et associatifs. Reste à voir ce qu'en feront les décideurs.
Points Noirs
Notez la bonne nouvelle: rue de Bersat, la municipalité a réalisé ce qu’on appelle une «voie centrale banalisée».
La présence de deux bandes cyclables-piétons donne enfin une existence aux mobilités douces, malgré une chaussée de largeur standard. L’obligation de coexistence qui en résulte devrait appaiser le trafic. Espérons que l’essai se révèle concluant et que ce dispositif sera rapidement étendu aux autres axes de la commune. Rappelons que l’AERE demande depuis plusieurs années d’étendre les zones 30 à tout le centre-bourg.
Que faire?
Ce blog a dernièrement détaillé dans plusieurs articles l’état parfois tragique de la mobilité régionale. Vous pouvez penser que la situation est complètement bloquée et qu’il n’y a aucune autre perspective pour les citoyens que de patienter dans les bouchons? Pourtant, plusieurs solutions ont été évoquées dans ces lignes.
Dans nos vies, les trois domaines nous concernant directement et sur lesquels nous pouvons agir sont l’alimentation, le logement et les transports. Si l’on peut rapidement diminuer notre impact-carbone en changeant certaines habitudes alimentaires (manger moins de viande par exemple), nous avons peu de contrôle sur le volet «transports», puisque nous dépendons des infrastructures existantes. Toutefois, une petite marge de manoeuvre existe et il est bon pour le moral de chacun de l'utiliser.
Vos résolutions pour 2019!
- Déterminez vous-même le nombre maximum de vols en avion que vous vous autorisez chaque année. Vous verrez que d’y réfléchir vous place déjà au seuil de l’action concrète! Les transports aériens sont de loin les plus polluants (après certaines croisières en paquebot, qui sont les pires). Donc en planifiant mieux vos déplacements et pour chaque vol auquel vous renoncerez, votre impact-carbone sera fortement amélioré (et vous pourrez regarder vos enfants en face lorsqu'ils vous demanderons ce que vous faites pour l' environnement).
Expérience faite, il ne semble pas trop difficile de se limiter à un vol annuel aller-retour. De nombreuses possibilités de tourisme local existent, essayez-les!
- Si vous pouvez vous le permettre, envisagez un voyage en train (43 g CO² / km), trois fois moins polluant que l’avion (118 g CO²)2. Avec un billet pris à l’avance, certains trajets ne sont pas si onéreux. Par exemple, nous avons rejoint Londres en 6 heures depuis Genève, ce qui n’est guère plus long que l’avion si l’on compte les temps de transfert de - et vers l’aéroport.
- Essayez un Vélo à assistance électrique: votre marchand local vous en prêtera un. C’est ainsi que plusieurs personnes ont fini par adopter un VAE. Ce faisant, elles polluent non-seulement beaucoup moins,3 mais encore bénéficient-elles de l’exercice physique du vélo, sans souffrir outre-mesure puisque le petit moteur épargne justement les efforts importants. L’assistance électrique gomme remarquablement les reliefs et des destinations autrefois rédhibitoires deviennent soudain atteignables. Le nombre de cyclistes utilisant les voies vertes et l’accroissement notoire des vélos sur nos routes et en toutes saisons, témoignent du plaisir retrouvé de l’action, du contact avec l’air, le ciel...
- Essayez ces sites de covoiturage:
http://atchoum.eu/index.php
https://www.karos.fr/
www.movewiz.fr
https://movici.auvergnerhonealpes.fr/
- Renseignez-vous sur le LEX et essayez-le dès le 2 décembre 2019. C’est peut-être LA solution pour vos déplacements pendulaires.
- Signez maintenant la pétition L’Affaire du Siècle exigeant de l’action de la part du Gouvernement. Bientôt 2 millions de signatures en quelques semaines! https://laffairedusiecle.net
- Interpellez vos élus, votez, et cessez d’élire des représentants qui ne s’engagent pas très clairement pour l’environnement!
- Soutenez et rejoignez l’AERE! Notre petite association a besoin de forces nouvelles et chaque contribution compte. Contactez-nous via ce blog ou au 04 50 43 36 85.
Bonne année à toutes celles et ceux qui aiment leur environnement!
2 Le 4x4 diesel émettrait quant à lui 250 g CO². Source: bilan-carbone-lgvrr.fr
3 Si l’emploi des terres rares reste un problème pour la fabrication des appareils électriques, notons qu’il serait bien meilleur d’utiliser ces ressources pour faire une vingtaine de VAE que pour produire une seule automobile électrique. Que ce problème des ressources liées à l’électronique ne vous fasse pas renoncer au vélo électrique, qui demeure une solution pour la mobilité!